Le mini Pavois m'avais laissé des doutes sur ma place dans le circuit mini. En même temps, il s'agissait de ma 1ere course en solo, et il n'y a rien d'étonnant à ce que les conditions de course révèlent de nouvelles lacunes.
J'ai renoué pour cette course avec les boissons énergétiques adaptés a ma situation. Si ça marche toujours, elle dois me permettre de maintenir la glycémie stable sans que j'ai a m'en préoccuper pendant la course. Il suffit de boire. Cela ne remplace pas les repas, mais fait « tampon amortisseur ».
Pour moi, le contrat est clair. Je fais cette course proprement pour avoir la conscience tranquille. Si je persiste dans les contres-performances, et dans le mauvais contrôle de ma glycémie, je tire un trait sur le mini en compétition.
ans ces cas là c'est l'hémisphère droit qui fait avancer le bonhomme. Au fond de moi, je me dit que c'est la meilleur chose, car au moins , je ne risque pas d'être sur motivé, ( mauvais pour moi par les contre coup que cela engendre). Je cultive cet état d'esprit un peu détaché et indifférent à la course. Devant presque me forcer à préparer la navigation. Mais au moins, à part un spi que j'ai failli oublier en réparation à la voilerie locale, je vais à l'essentiel. La découverte d'une cloison en bois cassé à l'intérieur par une manipulation indélicate de Gully-Vert en mon absence me facilite les choses.
Le départ est donné le Jeudi à 11H30 dans la baie de Douarnenez. Je passe la ligne en bonne position, et fait de même avec la bouée de dégagement. Le nombre de bateau au m2 autour de moi étant assez impressionnant, je préfère ne pas préparer le bout dehors avant de la passer. Je la contourne après avoir laissé de la place à thomas Ruyant qui me demande de passer à l'intérieur avec son proto. Après tout, on ne joue pas dans la même cours.
Je prépare ensuite le spi et l'envoie. Finalement, en regardant autour de moi, je vois que la précipitation a fait perdre du temps a un certain nombre de bateaux, à voir les spi en vrac qui foisonnent. Encore une fois, je vois que mon état d'esprit paye, car je me voyait très bien préparer a l'arrache le spi. Mais je pense que j'aurai encore mieux fait en laissant le pilote barrer dès le début pour prendre au moins le temps d'attacher les 3 points de la voile.
Après environ ½ heure, le vent faibli. Je vois Cultisol, le favori, empanner pour s'écarter de la côte, je me dit que la pétole arrive et qu'il faut faire de même pour profiter du courant, a défaut du vent. Erreur, au raz des cotes, à moins de 300 m, les spi battent au vent, tandis que les nôtres tombent. Et en plus, je le réaliserai après, les courants étaient contraire...Mauvais calcul.
Nous voyons une bonne partie de la flotte passer entre nous et la cote. Nous tentons de nos rapprocher, mais trop tard. Le vent est tombé partout. Je dis nous car Sandrine Bertho de VS17, est juste à coté de moi. Nous nous maudissons sur notre capacité à hésiter et a finalement ne prendre que le mauvais des options. Mais il nous semble toutefois, qu'il faut rester à la cote, car la brise thermique dois venir de la. Et cela paye. Le vent repars depuis notre position. Sandrine anticipe plus en mettant le genois en 1er alors que je continue a jouer avec le spi. Quand le vent arrive, elle pars un peu devant moi et nous voyons avec ravissement la limite de la zone de vent qui s'arrête avant les autres concurrents, dont un intialement avec nous et reparti plus loin du bord. De bon dernier, nous retrouvons rapidement une place plus avantageuse, et nous passons ainsi le raz de sein parmi les 30 1er bateaux de série. Je suis néanmoins persuadé d'être derrière a en écouter les vacations radio.
Je décide de virer rapidement pour rester au contact de la cote dans la baie d'Audierne. Le vent sera une brise thermique si il est là, et on le trouve près des cotes, comme dans la baie de Douarnenez. Région Job, juste derrière moi fait de même. Il a tout de même gagné la 2eme étape du Mini Pavois. L'option ne dois pas être si mauvaise. En même temps, Cultisol m'a emmené où il ne fallait pas au départ. Disons que cette fois-ci, c'est moi qui est pris la décision alors je persiste.
Le vent faibli, et le clapot casse la vitesse du bateau, région job me passe tranquillement, je m'énerve, j'ai l'impression (seulement l'impression) de ne rien pouvoir faire sur les réglages. Là, je pète un plomb. Décidément le mini c'est pas pour moi. Je rentre a la Rochelle direct. À mince, mon téléphone, et une parti de mon équipement est a Douarnenez. Il faudrait que je revienne de toute façon. Tiens, je m'énerve beaucoup je trouve. A mais au fait, a tu mangé depuis le départ ? Il est 17H00, et j'ai toujours rien avalé. Je n'avais pas préparé de sandwich pour le départ. Oui mais c'est pas une excuse tu te traines c'est tout, et la compète c'est nul. Bref, un discours bien rodé depuis plusieurs dizaines d'année que le fameux hémisphère droit a du mal a contenir. Je mange quelques amandes, et un bout de saucisson a contre coeur. Mais c'est fait.
La pétole s'installe. Le vent tourne et le spi est lancé. Tant bien que mal, il arrive a tenir. Autour de moi, je vois quelques bateaux pas mieux lotis. Je me reconcentre progressivement, trouve des réglages tolérant qui maintiennent le spi en l'air, je matosse, les bidons et moi même. Ça y est je sens que je reviens « sur terre », et dans la course. Même si je me fait passer par quelques ovnis, je ne me laisse plus décontenancer. J'essaye de limiter la casse. Nous passons Penmarch dans la nuit et le vent s'installe d'est. Le gennaker est sorti très tot cette fois ci, Les spi autour de moi restent en place, mais je vois qu'au fur et a mesure, je profite des bouffées de plus en plus rapprochés du vent d'est. Le sacerdoce est terminé et je suis content d'avoir changé de voile au bon moment.
Le vent se renforce progressivement j'en profite pour tester dans le détail des combinaisons de voiles genaker + genois ou genois seul. Le petit tableau de gain de vitesse a faire pour compenser un écart de route éta bli à l'occasion de cette course me sert grandement. J'ai la certitude d'avoir la bonne combinaison de voile pour les conditions du moment.
Au petit matin, nous passons sous les bouées délimitant les Glénans. Il faut remonter au près vers Groix. La météo à la VHF annonce une bascule de vent au sud en début d'après midi. Je me dit que j'ai le temps qu'il faut d'abord remonter sur Groix. Je croise plusieurs bateau et voie, bord sur bord, que je gagne systématiquement sur eux. Cette fois, ci je suis dans mon avantage. Mes fameuses voiles neuves montrent leur efficacité. Je m'applique. Sauf que j'arrive finalement sur Groix bien plus au nord. Le vent ayant tourné sud, Je comprend que je me suis mis du mauvais coté du cadre, pire encore, je me rendrait compte plus tard que en ayant poussé jusque a la cote, j'ai fait au bas mot 5 milles pour rien, car le plateau des birvideaux est plus écarté de la cote que Groix. J'avais dans ma tête fait faussement tourner la carte de quelques 30°. Heureusement pour moi, plusieurs concurrents, on fait la même bourde. Je passe entre la cote et groix en un bord direct, et remonte ensuite sur les birvideaux. À quelques centaines de mêtre des birvideaux, la nouvelle bascule de nord ouest annoncée arrive. On se retrouve donc de nouveau au près bien que sur le chemin du retour. Je suis peut être un des seuls a être content de cette situation. La moitié du chemin reste a faire, tout est donc encore possible.
L'étalement de la flotte et l'absence de vacation VHF nous empêche de nous positionner surement par rapport aux autres. Il faut faire sa course. Le coté aventure prend plus d'importance dans ces conditions et je m'en réjouie.
La métro annonce une bascule du vent au NW en début de nuit, puis de nouveau W. Le choix me parait donc très claire. Il faut faire de l'ouest coute que coute dès la 1ere bascule NW, pour être a l'ouest des glenans au moment ou le vent tourne W. Dans le cas contraire, il faudra tirer des bords pour contourner Penmarch. Je m'autorise jusqu'à 20° vers le sud (CAP 250) même si la chaussé de sein a atteindre est au Nord.
La 1ere bascule arrive alors que je suis sous Groix. Ca m'arrange. Je n'aurai pas à la contourner. Le vent se renforce. Je vois a coté de moi un pogo1 changer de voile pour un solent. J'en profite pour mesurer l'impact du changement de voile. De devant moi au vent, il passe a coté de moi sous le vent. Et la manœuvre fut rapide pourtant. Il remonte ensuite mieux que moi au vent, mais plus puissant, je vais plus vite surtout dans le clapot. Je suis content d'être passé sur une configuration maxi solent à 2 riz. Surtout qu'au prochain affaiblissement de vent, je serai déjà dans la bonne configuration.
En cours de nuit, la pluie arrive avec le vent plus faible. Quelques oscillation me font virer pour maintenir ma progression vers l'ouest, puis progressivement le vent s'établit à l'ouest, je peux passer Penmarch sur un bord, mais tout juste puisque je serai à quelques centaines de mètres des cardinales a contourner. Le choix était le bon, et je suis content d'avoir fait un poil de sud par moment. Cela m'a été salutaire.
Je passe Penmarch au petit matin, et retrouve quelques autres mini autour de moi, qui prennent la même option (dont benoit Laurière également de VS17 sur Kalonig qui était juste dernière moi aux birvideaux): longer la baie d'audierne pour rester dans une zone ou les courants défavorables sont moins grand. Pour ma part, je décide d'aller le plus près des cote au nord pour attendre que la marée s'inverse, et passer la chaussée de sein avec les courants poussant vers le nord. Cela permet d'abattre et de prendre de la vitesse.
Une montée brusque du vent me fait mettre un riz dans la GV puis dans le solent, bien que c'était encore tenable. 15 min plus tard, il faut tout redéployer. Ceux qui fument grillent une cigarette avant de réduire la toile... Je ne fume pas.... Cette manœuvre m'a au moins permis de me mettre au point pour la faire rapidement. Il faut positiver. Benoit Laurière me prend de la distance dans cette double manœuvre. Je le perd de vue après qu'il ai viré, l'angle le rendant quasi invisible.
Je continue néanmoins sur mon option « au ras de la chaussé de sein » (et non pas à la chaussé du ras de sein), en me recalant 1 fois en attendant que le courant s'établisse. Je vois la vitesse augmenter au fur et a mesure que la marée s'installe. Jusqu'à 2,5 Kts de vitesse supplémentaire / à la surface. Et pourtant, ma trajectoire est quasi perpendiculaire au courant.
La chaussée est impressionnante on se croirai dans le golfe du Morbihan. Je me demande même si il n'y a pas de cailloux par endroit, bien que la carte n'indique rien.
En fait, le vent monte progressivement. La mer est encore plate, mais avec vent contre courant qui s'installe, les vagues montent rapidement. J'atteins la bouée occidentale de la chaussée de sein avec le nez du bateau à 45° de sa trajectoire. J'entends à la VHF plusieurs concurrents empêtrés dans le courant car resté trop au sud: sur l'autre bord, il fait refuser le vent, du coup ils ne peuvent en profiter complètement et doivent louvoyer. La mauvaise expérience de l'open demi cle en 2007 m'a servie
Au moment de passer l'occidentale, je vois Benoit Laurière juste devant moi. Il était plus au sud de la route. Mon option au ras de la chaussé à payé.
En plus le vent se lève sérieusement. La répétition de prise de ris dans le solent à fait ses effets.
Je repars 2 riz dans la GV + 1 dans le solent vers la marque la plus au nord du parcours.
La mer se lève sous l'effet conjugué du vent (25 Nds établi) et du courant (4 Nds).
Je n'arrive pas a tenir les vagues. Bien parti, sur ce bord, je vois les autres bateau me distancer petit à petit. Je n'avais pas passé le 3eme riz de GV au départs, la pétole étant censée être au rendez vous. et je dois maintenant tenir la barre GV choqué presque en grand car la mer chaotique fait décrocher les safrans presque à chaque vague. Les autres n'étaient pourtant pas moins toilé, et sans vague ça marche bien.
Je repense aux discussions avec Craig Horsefield, un autre propriétaire de zéro présent au Mini Pavois qui était passé a la version plus récente de safran pour cette raison. Je comprend maintenant. Par mer ordonnée on arrive toujours a régler le cap avec les voiles, mais là, (et ce fut aussi le cas au mini pavois sous spi) on ne peut rien y faire. Encore un achat à prévoir...
J'arrive malgré tout à minimiser la casse, et au fur et a mesure qu'on se rapproche de la cote, la mer est de moins en moins formée.
Je passe finalement la bouée en même temps qu'un autre concurrent qui revenait sur moi.
Je ne veux pas me laisser faire: j'envoie à la hâte le petit spi. Tellement a la hâte que j'oublie de décrocher les écoutes des filières. Sac de nœuds, départ a tas, je fini par relancer la machine, mais je constate au final que la contre écoute est passé devant le point d'amure, et qu'un nœud s'est fait sur l'écoute, l'empêchant de passer correctement dans la poulie. Il n'aurait pas fallu que j'entende que près de la moitié des concurrents était derrière moi à la chaussée de sein. Mon détachement si efficace est passé à la trappe.
C'est pas grave. C'est le sprint final, je veux me faire plaisir sur ce seul bord de spi au planning de la course. Le fait de ne pas pouvoir empanner m'oblige à faire pendant un moment du plein vent arrière pour passer la bouée « basse vieille », je me concentre pour éviter le cocotier, laissant mon prédécesseur hors de portée, mais ça passe, et je peux finir le dernière ligne droite sous spi jusqu'à la ligne d'arrivée, en ayant eu quelques bonnes sensations de glisse.
Au final, je termine avec surprise 19 ème série soit au milieu du classement
Conclusion:
L'objectif initial est atteint. Malgré le repas sauté qui m'a valu un crise de nerf carabinée au départ, les mesures prises ont été efficaces, puisque j'ai pu rester lucide jusqu'au bout de la course, un peu de précipitation à la fin mais sans contre coup après et sans réactions en chaine. Il faut absolument que je prépare de quoi manger pour les départs: la tension et l'attention qu'il demande nécessite des mesures spécifiques, mais au moins pour pendant la course, la solution semble trouvée.
J'aurai eu l'immense chance d'avoir le vent contre nous quasi tout le temps. J'aurai été un des rares ravi de cette situation. Cela m'aura confirmé dans ma vision actuelle du mini. Il s'agit avant tout d'un sport mécanique. Sans moteur (les voiles), point de salut. Si on en a un, les erreurs sont compensé par les bonnes options, et on fini en milieu de classement. Sans erreurs, on fini dans la tête du classement. Dans le cas contraire, a moins d'être expérimenté on se bat pour ne pas être derrière et la moindre erreur est rédhibitoire. Au mieux, avec de l'expérience, on reste en milieu de classement.
Ma principale erreur aura été faite sur la remontée vers Groix. Il va falloir maintenant que je me fasse des visuels des parcours pour ne pas faire de confusion dans l'orientation des cotes et des trajectoires. 5 milles ça faisait 1 heure de route, sans compter le temps sous spi que j'aurai pu faire après Birvideau, avant la bascule de vent.
J'ai aussi compris la raison du changement de design des safrans des zéros (hélas quelques exemplaire après le mien). Moins rapide, il permettent néanmoins plus de vitesse moyenne.
Enfin j'ai pu affiner les réglages de voile au près, et ai pu réaliser à quel point 1° d'angle au vent peut changer complètement le comportement du bateau surtout dans les vagues. Si j'avais été assez lucide pour le voir dans la baie d'Audierne, j'aurais encore gagné du temps.
Maintenant, place au travaux dans la chambre de ma future fille, avant de convoyer gully-vert de retour à la Rochelle.
Pour le reste on verra plus tard.
Benoit
10/06/2009
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